Les intempéries continuent de perturber ensilages de maïs et pâturage
Les chantiers de récolte du maïs ensilage s’organisent au rythme des passages pluvieux. Le dernier ayant aussi contraint le retour au bâtiment de troupeaux laitiers ou allaitants.
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La récolte des ensilages de maïs semble bien avancée, mais les situations restent variables d’une région à l’autre. « Il reste environ 10 % des surfaces dans les champs dans notre secteur de la Meuse, estime Lionel Vivenot, conseiller à l’Union laitière de la Meuse (ULM). Il a fallu passer entre les gouttes cette année, aussi bien pour le semis que pour l’ensilage. »
Une grande partie des ensilages se sont déroulés du 15 au 29 septembre puis lors du premier week-end d’octobre. Dans certains cas, les sols étaient plus humides que d’habitude et les risques de salissures sont plus importants.
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Entre 32 et 35 % d’amidon pour l’ensilage dans la Meuse
« La maturité des parcelles, en lien avec les dates de semis, est plus étalée que d’habitude, observe aussi Lionel Vivenot. Certaines n’ont été implantées qu’au 25 juin. Les fournisseurs n’ont pas voulu échanger les variétés tardives achetées pendant l’hiver contre des variétés précoces. Résultat, il a fallu attendre pour la récolte. »
« Les premières analyses, nous indiquent un taux d’amidon entre 32 et 35 %, poursuit-il. Elles semblent correspondre à celles de 2017. L’an dernier, ils étaient plutôt entre 35 et 40 %. » Les épis sont bien fournis en grains, mais comme le rendement de la tige est important, il y a un effet de dilution.
Tout le monde espère que le passage de l’anticyclone au cours des prochains jours permettra de terminer les derniers chantiers rapidement. Localement la part des ensilages non encore récoltés peut être encore plus importante. Les coups de vent ont aussi provoqué la verse de certaines parcelles.
Manque de portance pour les prairies
Les pâtures en bord de rivière sont à nouveau inondées. « Dans la Meuse, les troupeaux concernés sont de retour dans les bâtiments, indique Lionel Vivenot. Il faudra donc puiser dans les stocks plus tôt que prévu. Ces stocks ne sont pas toujours de qualité, mais sont présents en abondance. »
La ferme expérimentale des Bordes à Jeu-les-Bois dans l’Indre a rentré ses vaches charolaises en stabulation plus précocement que d’habitude. « Pour des raisons de portance des sols, indique Antoine Buteau, ingénieur régional en fourrages. Nous avons sevré les veaux un peu plus tôt que d’habitude, mais ils ne repartiront pas au pâturage à la différence des autres années. »
« Nous espérons en revanche relâcher les mères lorsque les sols seront ressuyés », ajoute-t-il. Celles-ci sont en moins bon état que d’habitude. Le retour au bâtiment réalisé à deux reprises aux printemps à cause de la pluviométrie s’est accompagné de régimes de transition. Les animaux ont souffert de cette alternance.
Des broutards moins lourds que d’habitude
« Les broutards pèsent 25 kg de moins que le poids moyen des dix dernières années en raison de ces à-coups alimentaires, explique Antoine Buteau. La qualité de l’herbe était aussi dégradée cette année. La photosynthèse a été limitée. » Les valeurs énergétiques s’affichent à 0,73 UFV/kg de matière sèche contre 0,80 UFV/kg de MS habituellement.
« Les intempéries nous ont aussi contraints de récolter précocement l’ensilage de sorgho monocoupe, il y a quelques jours », relate Antoine Buteau. C’était juste avant le dernier épisode pluvieux. Résultat, le taux de matière sèche du stock n’est que de 23 %. À cette date, le risque de ne plus pouvoir entrer dans la parcelle a pesé dans la prise de décision.
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